Cet article fait suite à l’article “Alternative à VMWare, pourquoi ce n’est pas si simple”. Après avoir fait l’état des lieux des solutions de virtualisation, ce nouveau guide vous aidera à déterminer laquelle répond le mieux à vos besoins en fonction de plusieurs critères : performance, scalabilité, sécurité, facilité d’utilisation, communauté et support, ainsi que l’intégration avec SDN et stockage.

Dans le cadre d’une migration depuis une solution propriétaire prenez aussi le temps d’évaluer le retour sur investissement : en choisissant une solution Open Source, la somme économisée sur les licences peut être réinvestie en R&D et en innovation pour contribuer à un logiciel libre !

Définir vos besoins

La première étape consiste à définir clairement vos besoins, ce qui peut sembler évident mais est souvent négligé. Voici les questions à se poser :

  • Quel type de virtualisation vous convient le mieux ?
    • Conteneur applicatif
    • Conteneur
    • Virtualisation complète
  • Quelle est la performance attendue pour vos charges de travail ?
  • La solution doit-elle supporter une croissance rapide ou des variations importantes de charge ?
  • Quels sont les besoins en matière de sécurité ?
  • Quel est votre objectif en terme de facilité d’utilisation ?
  • La solution bénéficie-t-elle d’une communauté active et d’un bon support ?

Quelles solutions pour quels besoins ?

Conteneurs vs. Machines Virtuelles

Une première considération est de savoir quel paradigme est le plus intéressant pour vous :

  • Conteneurs : Idéaux pour des applications légères et des microservices. Ils partagent le noyau de l’hôte, ce qui les rend très efficaces en termes de ressources.
    • Docker/Podman : Très populaires pour le développement et le déploiement d’applications modernes.
    • Kubernetes : Orchestrateur de conteneurs qui permet de gérer des déploiements à grande échelle.
    • LXC/LXD
  • Machines Virtuelles (ou virtualisation complète) : Offrent un environnement complètement isolé, idéal pour exécuter des systèmes d’exploitation complets.
    • KVM : Solution robuste et bien intégrée dans l’écosystème Linux.
    • Xen : Connu pour ses performances et sa sécurité, souvent utilisé dans des environnements critiques.
    • XCP-ng
    • oVirt
    • Proxmox
  • On peut aussi prévoir des plateformes hybrides offrant le meilleur des deux mondes :
    • Openshift 4 et Openshift virtualisation / Kubernetes - KubeVirt : Une plateforme qui combine KVM et Podman, offrant une grande flexibilité pour différents types de charges de travail.
    • OpenStack : Peut gérer plusieurs types de virtualisation, offrant une solution complète pour les infrastructures cloud. Il est intéressant de noter que Openstack peut être multi-backend de virtualisation.

Performances

Les technologies de conteneurs, telles que Docker et Podman, offrent généralement de meilleures performances en termes de vitesse de démarrage et d’utilisation des ressources, car elles partagent le noyau de l’hôte. Cependant, elles introduisent un nouveau paradigme qui peut nécessiter une adaptation des pratiques de développement et d’exploitation.

LXC/LXD représente un compromis intéressant entre performance et facilité d’utilisation. Ces solutions offrent une isolation légère des applications tout en permettant une gestion simplifiée des conteneurs.

KVM et Xen, en revanche, offrent une virtualisation complète avec une isolation totale des systèmes d’exploitation invités. Pour améliorer les performances, ces solutions utilisent des pilotes paravirtualisés qui optimisent l’accès aux ressources matérielles, comme le réseau et le stockage.

Scalabilité

Les conteneurs et Kubernetes (K8s) sont particulièrement adaptés pour des architectures nécessitant une grande scalabilité. Kubernetes permet de gérer des déploiements massifs de conteneurs de manière automatisée, facilitant ainsi la montée en charge horizontale.

OpenStack, utilisé avec des méthodologies cloud-native et automatisé via des API, offre également une excellente scalabilité. Il permet de gérer des infrastructures complexes et de grande envergure, en intégrant diverses solutions de virtualisation et de stockage.

Sécurité

Les solutions de virtualisation complète, comme KVM et Xen, offrent une isolation totale des environnements, ce qui les rend plus sécurisées par nature. Chaque machine virtuelle fonctionne comme un système indépendant, réduisant ainsi les risques de compromission entre les instances.

Certaines solutions de conteneurs, comme OpenShift, intègrent des fonctionnalités avancées pour renforcer la sécurité, telles que seccomp, SELinux, et les Security Context Constraints (SCC). Ces outils permettent de définir des politiques de sécurité granulaires et de contrôler les permissions des conteneurs.

LXC et les conteneurs standards offrent une isolation basée sur les cgroups et les namespaces du noyau Linux. Bien que plus légers, ils peuvent nécessiter des configurations supplémentaires pour atteindre un niveau de sécurité comparable à celui des machines virtuelles.

Facilité d’utilisation

oVirt et Proxmox sont des solutions traditionnelles avec des interfaces utilisateur intuitives, facilitant ainsi la gestion des environnements virtualisés. Elles sont particulièrement adaptées aux administrateurs système habitués aux interfaces graphiques.

Les conteneurs et Kubernetes introduisent un nouveau paradigme qui peut nécessiter une courbe d’apprentissage. Cependant, une fois maîtrisés, ils offrent une grande flexibilité et des capacités d’automatisation avancées.

OpenStack se situe entre les deux, avec une interface web et des outils en ligne de commande, tout en adoptant des paradigmes cloud. Il peut nécessiter une formation initiale, mais offre une grande puissance pour la gestion d’infrastructures complexes.

Communauté et support

Les solutions comme Kubernetes, OpenShift, et OpenStack bénéficient d’une adoption massive et d’une communauté active. Cela signifie un large éventail de ressources disponibles, des forums actifs, et des contributions régulières pour améliorer les fonctionnalités et la sécurité.

Les solutions comme LXD, oVirt, et XCP-ng ont des communautés plus petites mais engagées. Le support peut être plus limité, mais ces solutions sont souvent soutenues par des intégrateurs spécialisés qui peuvent offrir un support personnalisé.

Enfin, des entreprises comme Worteks peuvent offrir un support éditeur et intégrateur, aidant les organisations à choisir, déployer, et gérer les solutions de virtualisation les mieux adaptées à leurs besoins.

Intégration de ces solutions dans les systèmes d’information actuels

L’intégration du SDN dans les solutions de virtualisation

Le SDN (Software-Defined Networking) est une nouvelle approche du réseau qui permet de gérer les réseaux de manière plus flexible et dynamique. Lorsqu’il est intégré aux solutions de virtualisation, le SDN peut offrir plusieurs avantages :

  • Automatisation : Le SDN permet d’automatiser la configuration et la gestion du réseau, réduisant ainsi les tâches manuelles et les risques d’erreurs.
  • Flexibilité : Les réseaux définis par logiciel peuvent être reconfigurés rapidement pour répondre aux besoins changeants des applications et des charges de travail.
  • Optimisation des ressources : En utilisant des contrôleurs SDN, il est possible d’optimiser les ressources réseau, améliorant ainsi les performances globales.
  • Sécurité renforcée : Le SDN permet de mettre en place des politiques de sécurité granulaires et de réagir rapidement aux menaces grâce à une visibilité accrue du réseau.

Cas d’usage avec SDN

Voici les grands cas d’usage d’un SDN et les considérations qui vous permettront de savoir si cette technologie peut vous intéresser :

  • Data Centers : Le SDN permet de gérer des réseaux complexes dans les centres de données, optimisant les flux de données entre les machines virtuelles et les conteneurs.
  • Cloud Hybride : Facilite la gestion des réseaux entre les environnements cloud publics et privés, assurant une cohérence et une sécurité accrues.
  • Déploiements à grande échelle : Permet de gérer efficacement les réseaux dans des environnements à grande échelle, où la flexibilité et l’automatisation sont cruciales.

Solutions de virtualisation et SDN

Voyons maintenant comment intégrer tout cela aux solutions de virtualisation open source et son niveau d’intégration :

  • OpenStack : Intègre nativement des fonctionnalités SDN via Neutron, permettant une gestion unifiée des réseaux virtuels.
  • Openshift 4 : Intègre nativement des fonctionnalités SDN et peut s’interconnecter à d’autres solutions de SDN.
  • Kubernetes : Peut être combiné avec des solutions SDN comme Calico ou Flannel pour gérer les réseaux de conteneurs de manière efficace.
  • Proxmox : Bien que principalement axé sur la virtualisation, Proxmox peut être intégré avec des solutions SDN pour améliorer la gestion du réseau.
  • oVirt : Une plateforme de gestion de virtualisation qui peut être intégrée avec Open vSwitch pour offrir des fonctionnalités SDN, permettant une gestion avancée du réseau dans les environnements virtualisés.
  • XCP-ng : Basé sur XenServer, XCP-ng offre une solution de virtualisation robuste qui peut être intégrée avec des solutions SDN pour améliorer la gestion et la flexibilité du réseau.

L’intégration avec des solutions de stockage

Leur intégration est forcément native avec différents types de solutions, que ce soit ISCSI, FiberChannel, NFS, etc. Ce n’est pas en soit un critère discriminant sur les différentes solutions.

Quelle solution choisir ?

Si vous aviez défini votre besoin, nous espérons que ce guide a pu orienter votre choix dans une direction. Pour la suite, les experts de Worteks connaissent bien toutes ces solutions et sont à votre disposition pour vous aider à affiner votre choix et vous assister pour l’intégrer et migrer votre solution de virtualisation.